L’Empire Romain qui est inauguré avec Auguste avait en fait pris ses racines en Gaule-même. Dans la fantasmagorie développée par la civilisation romaine, les Gaulois gardaient au moment de la Guerre des Gaules menée par César, l’image fantasmée d’un ennemi terrible, fatal. La colossale entreprise de colonisation des Gaules entamée par Jules César, est narrée avec mensonges par le vainqueur : Rome. Le vainqueur écrit toujours la Grande Histoire, en l’occurrence Jules César avec son Bellum Gallicum, mais en minorant, taisant les réalités et difficultés rencontrées sur le terrain face aux guerriers Gaulois.

Le livre de César allait servir une véritable propagande auprès du Sénat Romain pour prendre le pouvoir absolu. Quand il y parvint Jules César est assassiné par Brutus, lequel eu dans son geste toute la force symbolique et puissante d’un véritable rectificateur et correcteur du cours de la Grande Histoire.

Jules César accélérait tantôt son oeuvre colonisatrice, tantôt la décélérait dans le but de sa propre sublimation et de la « prise » future de Rome en tant que vainqueur des si fantasmés ennemis Gaulois. Lesquels ennemis Gaulois avaient en effet plusieurs fois réussi à prendre et saccager Rome dans un passé qui hantait viscéralement les Romains. La version « Grande Histoire », celle du vainqueur qui efface la version du vaincu ? Avec le Bellum Gallicum, on y est totalement. En réalité Jules César est piètre commandant de légions, d’autant plus que l’adversité ne dit pas son nom, et agit sourdement : par exemple fourrages et terres sont brûlés par la résistance gauloise lors de certains replis devant les avancées des légions romaines…

Jules César veut voir se lever enfin devant lui un grand leader charismatique qui ne dit jamais son nom et qui mène une résistance constituée de guérillas sinon de pièges tendus vers certains oppidea (habitats collectifs fortifiés que l’on trouve partout en Europe en cette époque). Le leader des Gaulois est à l’image de ses propres troupes : ultra mobile. Les Gaulois attaquent et piègent les troupes romaines, les pillent de leurs armes et provisions…

Siège romain d’Avaricum (actuelle ville de Bourges), alors oppidum et siège de pouvoir des Bituriges

Jules César perd pied et devient anxieux, nerveux : il n’a pas de leader à affronter en une bataille rangée classique et ne sait pas quel oppidum assiéger tellement tous les oppidea gaulois semblent se relayer pour lui résister, chacun selon sa méthode. La Gaule chevelue est en ces temps un puzzle de peuplades gauloises qui ont chacune leur mode de gouvernance et dont le leader de telle peuplade n’est autre que le vergobret (magistrat suprême qui gouverne un oppidum). Vercingétorix se fait reconnaître Chef, leader des leaders progressivement à mesure que Jules César espace et fait durer ses attaques à visée d’assujettir toute la Gaule chevelue.

By FredCoulon

Historien antique et auteur du roman historique GUERRE DES GAULES, Tome 1, à paraître prochainement sur AMAZON KINDLE.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *